11 septembre 2011

11 Septembre 2001

11 Septembre 2011.
10 ans ont passé, mais les traces sont encore là. Les blessures ne se sont pas effacées, et mettront du temps à cicatriser.
On m'a demandé pourquoi je m'obstinais à écrire sur quelque chose d'aussi tragique, à me renseigner et à m'informer, à en parler, au lieu de tout laisser derrière moi et d'oublier.
Parce que nous avons un devoir de mémoire. Parce que même si ça fait mal d'en parler, on ne doit pas l'oublier.
Oui, quand je dis ça, on dirait que je parle de l'Holocauste. Mais est-ce si différent? Le 11 Septembre 2001 est le résultat de la folie de 19 hommes, dirigés par des idées - et éventuellement une tête pensante - qui allaient bien au-delà de leur simple existence. Est-ce si différent des hommes et femmes qui, il y a maintenant 70 ans, tuait des milliers de Juifs au nom des idées et de la folie d'un homme?
Pourtant, on a aussi essayé d'oublier les désastres de la 2ème Guerre Mondiale. Enterrer tous ces souvenirs comme les corps de tous les disparus, et ne plus jamais en parler. Mais l'oubli est dangereux, parce qu'il nous fait prendre le risque de réitérer les mêmes erreurs. C'est pourquoi il faut en parler. C'est pourquoi il faut faire passer à nos enfants et aux générations futures ce que ces événements atroces nous ont appris.
Je ne veux pas qu'on leur transmette la peur, la terreur d'un monde qui risque à tout moment de s'écrouler. Parce que c'est ce qui a le plus marqué les esprits, ce jour-là, au final. Mais ce qu'il faut garder en souvenir, plutôt que le sentiment d'impuissance et de menace constante, c'est ce que cet événement nous a appris.
Non, nous ne sommes pas invulnérables. Non, ce n'est pas parce que l'homme a réussi à "surpasser" les autres espèces vivantes sur la Terre que nous sommes désormais en sécurité. Parce qu'avec le développement des nouvelles technologies, avec l'expansion de théories et d'idées qui nous dépassent, notre principal ennemi n'est pas une quelconque vie étrangère.
C'est nous. C'est l'humanité toute entière. Nous sommes tous des individus potentiellement dangereux, du fait de notre statut d'être humain ; pour la planète, pour les autres espèces animales ou végétales...
Mais aussi et surtout pour nous-mêmes.

Alors non, je n'arrêterais pas de m'informer. Non, je n'arrêterais pas d'en parler.
Je comprend la douleur de ceux qui ont perdu un être cher durant cette tragédie qui a secoué l'ordre mondial. J'admire tous les hommes et les femmes qui ont risqué leur vie ce jour-là pour tenter de sauver celles des autres. Et je regrette qu'il ait fallu qu'un tel événement ait lieu et que tant de vies soient sacrifiées pour que nous réalisions enfin que nous ne sommes pas invulnérables, ni intouchables.
Pour tous ceux que ça intéresse, un auteur français, Frédéric Beigbeder, a tenté de se mettre dans la peau des visiteurs du restaurant Windows On The World, à la place de ceux qui ne pourront jamais raconter ce qu'ils ont vécu. Le roman s'appelle Windows On The World, et en voici le résumé.


Dans un instant, au Windows on the World, une grosse Portoricaine va se mettre à crier. Un cadre en costume cravate aura la bouche bée. ‘’Oh My God.’’ Deux collègues de bureau resteront muets de stupéfaction. Un grand rouquin lâchera un 'Holy shit! 'La serveuse continuera de verser son thé jusqu'à ce que la tasse déborde. Il y a des secondes qui durent plus longtemps que d'autres. Comme si l'on venait d'appuyer sur la touche ‘’Pause’’ d’un lecteur de DVD. Dans un instant, le temps deviendra élastique. Tous ces gens feront enfin connaissance. Dans un instant, ils seront tous cavaliers de l'Apocalypse, tous unis dans la Fin du Monde.

Le seul moyen de savoir ce qui s’est passé dans le restaurant situé au 107ème étage de la Tour Nord du World Trade Center, le 11 septembre 2001, entre 8h30 et 10h29, c’est de l’inventer.

C.

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